PROJECTEUR 165
Le Corbusier
Pendant version, by nemo.
opposite page
POTENCE PIVONTANTE
Charlotte Perriand, 1938
nemo’s special editions for the
“Maison au Bord de l’Eau”- Miami, 2013
© ph. S. Muratet - Louis Vuitton - achp.
► Marco Ferrante / journalist
► Lightings of Perriand and Le Corbus-
ier were broadly published. The ones
of 40s and 50s took their space as soon
as they were edited again, also thanks
to the luck of those two decades, dur-
ing which there was a new formulation
of bourgeois life. The Marseille wall
lamps and the Projecteur of Le Cor-
busier become immediately objects for
magazines. There is a curious thing to
say about the Charlotte’s Potence Pivot-
ante. In the 50s she worked with another
genius, one of the architects that archi-
tects love, as Faulkner for writers: Jean
Prouvé. Charlotte refined the shelf di-
viders, loved by collectors and cabinets
with sliding doors, on which she worked
some time before with Jeanneret. But
Charlotte’s influence on the Prouvé's
atelier was deeper than we could imag-
ine. A small example: in 1930 she de-
signs a lamp named Potence Pivotante.
In her autobiography, the lamp is post-
dated two years. She writes: “In 1940
I designed a revolving and cheap
lamp, manufactured with long, black
tubes assembled in a shape of an in-
verted L, to bring electrical cable from
the switch to the bulb”. In 1950 Jean
Prouvé designs his Potence, considered
one of the paradigms of his genius.
Compare them! The idea is the same.
► Les lampes de Charlotte Perriand et
de Le Corbusier ont été l’objet de nom-
breuses publications. Celles des années
’40 et ’50 se sont immédiatement im-
posées après leur réédition par nemo,
à cause notamment du succès dont
jouissent ces deux décennies, durant
lesquelles se définit un nouveau code
de la vie bourgeoise. Les appliques de
Marseille et le Projecteur, tous deux
de Corbu, deviennent immédiatement
des objets de magazines. Quant à la
Potence Pivotante de Charlotte, préci-
sons que dans les années ’50 l’artiste a
collaboré avec un autre génie, l’un de
ces architectes que leurs semblables
apprécient beaucoup, comme Faulk-
ner pour les écrivains: Jean Prouvé.
Charlotte avait perfectionné les éta-
gères à divisions tant appréciées des
collectionneurs et les armoires à portes
coulissantes pour lesquelles elle avait
déjà travaillé avec Jeanneret. Mais
l’influence de Charlotte sur l’atelier
Prouvé aura été plus profonde qu’on
ne le pense. Un exemple: en 1938, elle
dessine la lampe nommée Potence
Pivotante. Dans son autobiographie,
où l’œuvre est postdatée de deux ans,
Charlotte écrit : «En 1940 j’avais conçu
une lampe tournante très économique,
construite avec des tubes longs et noirs
assemblés sous la forme d’un L inver-
sé, pour mener le fil électrique de l’in-
terrupteur à la lampe». En 1950, Jean
Prouvé conçoit sa Potence, considérée
comme un des paradigmes de son gé-
nie. Comparez-les : l’idée est la même !
► Le luci di Perriand e Le Corbusier
sono già molto pubblicate. Quelle degli
anni ’40 e ’50 si sono prese subito il loro
spazio appena rieditate. Anche a causa
della nuova fortuna di quei due decen-
ni, in cui si ridefinisce una formulazione
borghese della vita. Le lampade a parete
di Marseille e il proiettore di Corbu di-
ventano subito oggetti da riviste. Sulla
Potence Pivotante di Charlotte c’è da
dire una cosa curiosa. Negli anni ’50
collaborò con un altro genio, uno di
quegli architetti che piacciono molto
agli architetti, come Faulkner per gli
scrittori: Jean Prouvé. Charlotte perfe-
zionò gli scaffali divisori, amati dai col-
lezionisti e gli armadi ad ante scorrevoli
su cui aveva già lavorato con Jeanneret.
Ma l’influenza di Charlotte sull’atelier
Prouvé deve essere stata più profonda
di quel che comunemente si immagina.
Un piccolo esempio: nel 1938 disegna
una lampada che si chiama Potence Pi-
votante. Nella sua autobiografia, la lam-
pada è postdatata di due anni. Scrive:
“Nel 1940 avevo concepito una lampa-
da girevole molto economica costruita
con lunghi tubi neri assemblati a elle
rovesciata, per condurre il filo elettrico
dall’interruttore alla lampada”. Nel 1950
Jean Prouvé disegna la sua Potence,
considerata uno dei paradigmi del suo
genio. Confrontatele. L’idea è quella.