ES pp.191
SABRINA EN MEDOLE. REGIÓN: LOMBARDÍA
COMETAS, LUCIÉRNAGAS, FAISANES.
Estamos en el campo, a las afueras de Mantua, donde mi
padre, un bresciano de los valles, llevaba de joven a sus
vaquillas en trashumancia. Y donde luego se quedó. Yo crecí
aquí. La casa donde vivimos ahora era el antiguo granero.
Y ahora, cuando mi vida es frenética entre viajes y cuatro
trabajos -el cuarto, y como digo el más importante, es ser
madre de nuestra Matilde-, volver aquí, entre el verde y el
silencio, es mi paz. Silencio por así decirlo, porque puede
haber liebres y faisanes que «pelean» en el prado delante
de casa... Me he convertido en una empresaria agricultora,
y de esta tierra conozco todo desde siempre. Los ruidos, las
sombras y los sonidos. Y es aquí donde realmente me siento
en casa. Una casa que es la chimenea encendida, y el gran
prado que se ilumina con luciérnagas a principios de verano.
Con mucho espacio para hacer volar, con mi marido y mi hija,
las cometas, que son mi pasión. Quizá la más bonita es un
gran pulpo que traje de Pekín.
Sabrina vive en Medole con su marido Matteo
y su hija Matilde.
ES pp.231
MARKUS Y SANDRA EN MÖNCHENGLADBACH.
REGIÓN: BAJA RENANIA
CAFÉ, TAZAS, SILLAS.
La seguridad de los objetos. Para nosotros es un placer y
también un trabajo. Yo, Markus, soy arquitecto de interiores;
Sandra se encarga de comunicación en una histórica fábrica
alemana de porcelana. Pero los objetos son nuestra pasión.
Todos, incluso los que antes se llamaban adornos, que es
simplemente una cosa bonita que te da felicidad. Así es como
abrimos nuestra galería de diseño cuando vivíamos en
Colonia; ahora está cerrada, pero seguimos vendiendo en
línea. Tenemos un pequeño garaje-almacén donde
guardamos las piezas. Muchas, muchísimas las usamos en
casa, las sillas por ejemplo, tenemos más de veinte, desde las
de diseño hasta las que hemos encontrado en mercadillos.
No hay un rincón del corazón en casa, la vivimos toda, en
todos los rincones, igual que cambiamos de sitio y utilizamos
todas las sillas. Pero hay un ritual que siempre es el mismo.
Me refiero al café de la mañana, un auténtico expreso, hecho
con la cafetera moka. En una pequeña taza de porcelana
blanca que parece un papel doblado muy fino. El primer
destello de luz del día.
Markus y Sandra viven en Mönchengladbach.
ES pp.257
BÉNÉDICTE EN GUÉRANDE. REGIÓN: PAÍSES DEL LOIRA
PIEDRA, CERÁMICA, HUELLAS.
Vivía en París, pero con Bretaña en el corazón. No tanto
Bretaña como las casas bretonas, las sólidas, pesadas,
hechas con piedra y granito. Así que cuando me separé,
decidí venir aquí. Y por fin encontré la casa. Busqué durante
mucho tiempo porque no me gustaban las reconstrucciones,
eso que le quita el alma. Y aquí está. Los anteriores
propietarios habían ocultado las piedras con cemento, pero
yo hice que lo quitaran todo; la casa se ha encontrado a sí
misma y yo con ella. Las ventanas, grandes, están orientadas
hacia tres puntos cardinales distintos, y me gusta ver cómo
cambia la luz a lo largo del día. Mi despacho está aquí; soy
periodista. Pero en los últimos años he empezado a hacer
cerámica: platos, cuencos y jarrones. En tonos blancos o
verdes. Experimento con hojas y flores que recojo en mi
jardín o en paseos, quizá por la playa; las utilizo para dejar
una huella en la cerámica. Mi casa está abierta, y estos son
los platos con los que invito a cenar, a la mesa. También a los
niños del pueblo a los que les leo mis libros de cuentos.
Bénédicte vive en las tierras de Guérande.
ES pp.283
MEYER EN COLONIA. REGIÓN: RENANIA
VIDRIO, CUADROS, MARCO
Hay una casa dentro de la casa. Se trata de mi cama, que
diseñé hace años, ligeramente elevada, cerrada por una
mampara corredera de madera perforada que recuerda a las
camas medievales japonesas. Es una cama pero también un
boudoir, o un armario, según cómo se mire. Lo construí en el
1995, cuando la mujer con la que estaba se marchó. Llevo
cuarenta años viviendo aquí. Mi piso de estudiante, en lo que
fue una cristalería Jugendstil, se ha convertido en otra cosa.
Ahora cada libro, cada cuadro, me recuerda todo lo que he
vivido y amado. Los cuadros, sobre todo. También porque mi
trabajo es hacer montajes museísticos para exposiciones de
artistas. Y cuando colgué en la pared el primer cuadro grande
que compré, una figura de mujer, fue como tener de repente
una compañera de piso, una presencia en casa. En realidad
vivo solo, invito poco, pocos amigos. Sin embargo, la zona de
la casa que más me gusta es la cocina. Porque, como dijo
alguien cuyo nombre no recuerdo, las cosas más
interesantes, en una fiesta, ocurren precisamente en
la cocina.
Meyer vive en el centro de Colonia.
FR pp.004
SI LES MAISONS DEVIENNENT DES MIROIRS.
Fin 2018, alors que nous réfléchissions à la mise à jour de notre
documentation commerciale, nous sommes arrivés à la croisée
des chemins. Pour nous, heureux opérateurs du monde de la
lumière, qui proposons des produits capables d'exprimer des
personnalités multiples, différentes du on et du off et capables
de s'intégrer dans des contextes très divers, il est toujours
difficile de trouver des réponses univoques pour représenter
une telle transversalité et une telle richesse expressive. Est-il
préférable de montrer le projet de design lui-même ou de
construire un cadre contextuel autour de celui-ci ? Il est
difficile de pencher d'un côté ou de l'autre, les deux ayant des
aspects positifs et des limites inhérentes. Jusqu'à ce que nous
commencions à imaginer une autre voie. Une histoire dans
laquelle nos lampes feraient partie de véritables maisons,
s'intégrant dans des environnements vécus. Elles démontrent
leur capacité à apporter du caractère, mais aussi à s'adapter.
Non pas pour exiger la scène, mais pour contribuer à la créer,
en devenant membre de vraies Vies (Vite). Trois continents,
treize villes, vingt-cinq foyers plus tard, ce deuxième chapitre
- Lives 2, en fait - s'ajoute au premier. Il l'intègre, élargissant
les latitudes explorées à la recherche d'une lumière différente
et, avec elle, de cultures d'habitation et de vies différentes.
De vraies maisons, parce qu'elles sont habitées par de vraies
personnes, qui savent choisir des choses pour se sentir bien
dans leur peau et dans leur espace de vie. Nous avons donc
continué à rechercher des environnements très personnels,
même imparfaits parce que réels, inévitablement loin des décors
photographiques contrôlés et des règles de style froides
typiques des prises de vue du monde du design. Au fil des
années, VITE nous a ainsi amenés à rencontrer et à connaître
des personnes qui, se sentant en phase avec le projet, nous ont
généreusement accueillis dans leurs environnements privés,
partageant l'histoire du devenir de leurs maisons, l'image de
leurs Vies. Nous avons ainsi trouvé des maisons un peu froissées
et un peu rangées, pleines de souvenirs du passé et d'activités
du présent, chargées de gestes et de rituels. Des habitations et
des existences éclairées par la lumière, de splendides aperçus
d'histoires humaines, d'imperfections et d'aspirations. Ce travail
n'aurait pas pu être pleinement réalisé si nous n'avions pas trouvé
en Gianluca Vassallo un interprète naturel et conscient, capable
de donner forme à ce que nous avions imaginé. Le créateur des
sens que nous recherchions et qui, habillés de l'élégance simple
du graphisme d'Artemio Croatto, sont maintenant enrichis par
ce deuxième chapitre. Avec Vite, nous proposons le design dans
sa dimension la plus humaine. Ce design exprime ses qualités
dans les maisons des personnes qui vivent leurs maisons
comme des miroirs : pour se voir et non se montrer, pour se
trouver et non s'exposer.
Carlo Urbinati
Fondateur et Président de Foscarini
FR pp.008
J'AI COMMENCÉ LA PHOTOGRAPHIE ALORS QUE
J'ÉTAIS DÉJÀ ADULTE.
C'est arrivé par hasard, à New York, en 2008. Alex se souvient
bien de cet été-là, j'étais arrivé de nulle part, à l'improviste,
pour me perdre dans le temps magnifique de ma première
prise de conscience d'être un homme. Lui, qui était mon ami
depuis l'enfance, passée loin de là, m'avait prêté une voiture
pour mieux regarder le monde, ou pour le regarder à nouveau,
après l'avoir traversé. C'était mon dernier été en tant que
jeune homme et, ainsi, mon premier en tant qu'adulte. Le seul
qui se déroulerait si loin de la mer. Je me souviens bien de ma
première photo. J'étais à Jamaica, dans le Queens. Une femme
noire, mère de famille, aux hanches aussi larges que les
épaules, est entrée dans la maison avec des sacs à provisions,
tandis qu'un enfant lui tenait la porte. On ne pouvait voir que
peu de choses à l'intérieur, mais c'était suffisant pour me
permettre d’imaginer sa vie. Un poster d'Obama, les jambes
d'un homme, un crucifix et un téléphone sur le mur. Je ne
connaissais rien à la photographie, et cette photo le disait.
Mais elle me disait aussi ce que je cherchais dans le monde.
Cet été-là, j'ai pris conscience de certaines choses sur
moi-même et sur la photographie, qui restent aujourd’hui
centrales : pour moi, la photographie ne consistait pas à
capturer l'instant mais à savoir l'attendre, je ne voulais pas
cueillir le regard, mais le sentir. J’ai aussi pris conscience
qu'un bon ami connaît avant vous la valeur que vous portez
en vous. À l’époque, c'était Alex, qui savait. Ces dernières
années, c’était Carlo. Ou M. Foscarini, comme l'appellent
ceux qui ne sont pas ses amis.
Gianluca Vassallo
Photographe
FR pp.013
DANIEL EN GUÉRANDE. RÉGION : PAYS DE LA LOIRE
COUCHER DE SOLEIL, ÉTANG, CARPES.
Pendant 20 ans, ma maison était un voilier dans les Antilles.
J'étais skipper : St Barth, la Guadeloupe, la Réunion, des
mers cristallines, des îles, tout ce dont on pourrait rêver.
Le vent, le soleil, toujours. Mais entre-temps, j'avais acheté
un terrain ici-même, dans le « marais », au milieu des marais
salants de Guérande, car je savais que c'était là que je voulais
venir vivre, construire ma maison. Le plus loin possible de
tout, de la circulation, des gratte-ciel, du chaos, des gens.
Ici, je peux vivre caché. Ce que j'aime le plus, c'est le ciel,
un ciel libre et pur, qui brille au coucher du soleil. Le ciel que
je vois quand je vais nourrir mes carpes. Sous les tropiques,
les journées sont trop courtes, la nuit tombe vite. Ici, j'ai le
temps d'apprécier le ciel. La mer, le vent me manquent-ils ?
Un peu, pas trop. Quand ça me manque, je loue un bateau
Translations
Spanish
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Foscarini — Vite
Texts by Lisa Corva
French