Tailleur de cristal ! Métier à connotation magique
qui entrecroise une mélodie similaire à celle de
l’alchimiste.
Aujourd’hui encore ce savoir-faire ancestral perdure
dans nos sociétés modernes grâce à des artisans
comme Franck Benito, personnage discret et
paradoxalement empreint de sociabilité.
Franck
BENITO
Le marchand d’étoiles
FRANCK BENITO
C’est au fond d’une petite cours que se cache un atelier qui
raconte en tout point celui de Gepetto, meules en plus et
horloges en moins. Car dans ce lieu chimérique d’une
pudeur séduisante, il sublime la matière grâces à un savoir-
faire séculaire et unique.
Faisant un magistral pied de nez au temps qui dès lors qu’on
passe la porte de son univers fait figure de clémente utopie.
La famille Benito, tailleurs de cristal depuis trois générations,
est originaire d’Espagne.
José, le grand père, arrive en France en 1925.
Il ouvre avec son frère un atelier de bouchage à parfum :
profession qui consiste à frotter et polir le bouchon d’une
bouteille ou d’un flacon avec de l’émeri, roche composé
de spinelle et de corindon afin d’obtenir une parfaite
étanchéité.
C’est Martin, le père de Franck, qui à l’âge de quatorze ans,
suit une formation auprès d’un tailleur de cristal et finit par
initier son propre père à l’art de la taille. Il développe par la
suite la fameuse étoile à trente-deux facettes, taillées à même
le cristal jusqu’à la limite de sa résistance. Digne prouesse
qui orne d’une élégance singulière une multitude de ses
créations et qui devient la signature de la famille.
Le destin de Franck Benito est alors tout tracé, comme une
sorte de douce fatalité l’entreprise familiale a un successeur.
Mais rien, pourtant, ne prédispose le jeune homme alors
âgé de dix-huit ans à reprendre le flambeau. A peine bache-
lier il rêve de sport, de voyages et des langues aux parfums
exotiques ondoient dans ses rêveries d’adolescent.
Cependant, intrigué par l’aspect du négoce de la profession